Caudotomie chez le mouton
Vlaanderen Identifier
Onderzoek-1819530
Author
Diane Lefebvre
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Show full item recordAbstract
Les animaux domestiques ou captifs sont susceptibles d'être soumis à diffèrents types d'amputations afin de faciliter leur manipulation ou d'éviter certaines blessures. Ainsi, les oiseaux peuvent être amputés de leur bec (e.g. Lunam et al., 1996 ; Gentle et al., 1995), de leur pouce (e.g. Gentle et Hunter, 1988) ou d'une partie de leurs ailes (revue dans Hesterman et al., 2001). Les mammifères peuvent être sujets à l'ablation des organes géniteurs (porcelets : revue dans EFSA, 2004), des cornes (bovins : revue dans Aubry, 2005), ou de la queue (chien : revue dans Bennett et Perini, 2003 ; porc : Noonan et al., 1994 ; bovin : revue dans Aubry, 2005). Dans ce contexte, le mouton peut subir une amputation de ses organes reproducteurs (castration des mâles), de morceaux de peaux ('mulesing') et de la queue (caudotomie). Ces opérations sont parfois réalisées lors de la même manipulation et, la plupart du temps, sans anesthésie.Dans de nombreux pays, la caudotomie des moutons est pratiquée de manière systématique sur de nombreuses races. Diverses raisons sont à l'origine de cette pratique (voir aussi Annexes 1 et 2) :- Limiter la saleté de l'arrière-train des moutons. En effet, un taux élevé de salissure est supposé accroître les risques d'attaques parasitaires, notamment les myiases ; un fort taux de salissure réduit également la valeur de la laine.- Faciliter les accouplements (dans Wohlt et al., 1982).- Faciliter la tonte (Scobie et al., 1999).- Améliorer le prix de vente des carcasses (dans Webb Ware et al., 2000 ; dans Wohlt et al., 1982) : les carcasses sans queue seraient davantage rémunérées du fait qu'elles auraient un aspect plus < net > (standardisé). La présence de la queue pourrait également gêner l'acheteur du fait de son poids, sachant qu'elle n'est pas destinée à l'alimentation (dans Thomas et al., 2003).- Enfin, les aspects cosmétiques ne sont pas à écarter. Ainsi, aux Etats-Unis, les agneaux destinés aux shows sont amputés de la totalité de leur queue afin de donner l'illusion d'une plus forte musculature de la croupe (dans Thomas et al., 2003). Au niveau européen, la Directive 98/58/CE du Conseil de l'Union Européenne concernant la Protection des animaux dans les élevages ne donne pas d'instructions spécifiques et renvoie à la législation nationale des Etats : < Dans l'attente de dispositions spécifiques concernant les mutilations [...], les règles nationales en la matière sont applicables dans le respect des règles générales du traité. > Actuellement, aucun texte législatif ne régule la caudotomie des moutons au niveau de la Communauté Européenne. Dans les pays voisins de la Belgique (Allemagne, France, Grande-Bretagne, Irlande, Luxembourg et Pays-Bas), cette pratique n'est pas interdite (Annexe 5 ; voir aussi Annexe 6).En Belgique, cette opération ne peut être réalisée que sur les brebis. La méthodechirurgicale (voir p.3) est requise ainsi qu'une sédation pour les individus de plus de 2 semaines. La longueur de queue restante doit permettre de recouvrir la vulve (Arrêté Royal, 17 mai 2001). En 2007, une demande d'évaluation de cette procédure (caudotomie) chez les moutons a été demandée au Conseil du Bien-Etre Animal en 2006, sans exposé de raison(s) particulière(s).Une amputation est une opération potentiellement douloureuse, a fortiori une amputation de la colonne vertébrale, élément anatomique qui concentre les principaux nerfs du corps. Cette synthèse bibliographique portera donc d'abord sur l'évaluation de la douleur ressentie par les agneaux lors de l'opération et sur les solutions permettant de soulager cette douleur.Seront ensuite abordées les myiases, en raison de l'aspect potentiellement bénéfique de la caudotomie sur le bien-être les animaux concernés (prophylaxie des myiases). Dans ce contexte, les facteurs favorisant cette parasitose seront considérés, ainsi que les moyens de prévention, dont la caudotomie. Du fait de la nature des animaux considérés ici (les moutons sont des animaux de rente, destinés à la production de laine, de viande et de lait), cette étude se situera dans un contexte pratique, tenant notamment compte des conséquences éventuelles de la caudotomie (ou du maintien d'une queue intacte) sur la productivité (prise de poids et risque de mortalité).